Écrire ou se reposer ? 3 raisons de mettre à profit les fêtes de fin d'année
et le rôle-clé de la réécriture...
Pour certains d’entre vous, la fin de cette année est synonyme de repos, de célébrations, de moments à part dont on espère tirer à la fois apaisement et inspiration pour ses écrits. Pour d’autres, le rythme ne ralentit en rien et approfondit une fatigue accumulée au fil des mois, avec l’avantage de nous maintenir au contact de nos récits, de nos personnages, et de leur substance.
Pour ma part, je prends dix jours de congés d’ici à début janvier et je dois avouer mon hésitation : me tenir éloignée de mon clavier et de mon dictionnaire analogique ou, au contraire, me rapprocher plus encore de mes personnages et prendre de l’avance sur un mois de janvier lequel — je le sais d’avance — sera prenant.
Entre un repos loin de ses écrits et la poursuite de mon manuscrit à un rythme accru, que choisir ? De nombreux auteurs en devenir font face au même choix à l’approche de chaque période de congés : nos fonctions, nos familles, notre emploi du temps nous obligent à ralentir à certains moments de l’année. Comment aborder chacune de ces phases ? Y a-t-il des avantages aux deux options ? Si l’on évoque une question d’équilibre, comment se concrétise-t-elle au quotidien ?
Les avantages de se reposer
1/ D’abord, c’est permettre une prise de recul pour l’émergence d’idées nouvelles. Des idées enfouies, étouffées par le quotidien, masquées par ce sur quoi notre esprit a l’habitude de se concentrer.
Ne plus écrire durant quelques jours peut être une trêve qui déploie notre créativité en tous sens. L’éclosion de rêves à la conscience, en dehors de nos nuits agitées, en dehors de songes profonds.
C’est donc, dans un premier temps, s’autoriser à explorer des terres inconnues, oniriques, qui donneront lieu à l’approfondissement de nos écrits en cours ou l’apparition de projets à venir.
Car, même en-dehors de notre routine d’écriture, notre esprit continue de fonctionner. Mais différemment. En toile de fond, des connexions se font et se défont. Tartine à la main, portées par nos pensées vagabondes, nous poursuivons nos réflexions sans relâche. Pour notre projet principal, elles peuvent servir à révéler des manquements, des incohérences, des besoins de clarification ou une révélation. Et si ce n’est durant cette pause, ce sera à notre retour, lorsqu’on retrouve son récit et que l’évidence saute aux yeux. Car, loin de la feuille de papier, notre regard s’est renouvelé : devenu plus lecteur qu’auteur.
2/ L’arrêt de l’écriture peut aussi être le moment d’exploiter carnets et notes qu’au quotidien nous prenons à la volée au quotidien, sans une seconde pour bien les exploiter. Disposer d’assez de temps pour les trier, les analyser, les prioriser est un luxe à notre époque, sans sentiment de culpabilité. Ces quelques jours de répit sont une respiration, la reprise du souffle, pour justement mieux se remettre à son manuscrit en cours.
Attention ! Il s’agit de ne se tenir éloigné que quelques jours pour en ressentir tous les bénéfices : au-delà d’autres risques surgissent. Se désengager, perdre peu à peu l’habitude d’écrire, et mettre plus de temps à se remettre en selle.
Comme pour beaucoup de choses, c’est une question de modération.
Les avantages d’écrire durant les vacances
3/ Poursuivre sa routine d’écriture lors de nos congés permet de ne plus se sentir submergé. Plutôt que de jongler, il est enfin possible de ramener notre emploi du temps à l’essentiel : l’écriture, les moments passés avec ses proches, les heures qui s’étirent sans être découpées en tâches minutées.
Écrire est une détente en soi. L’idée mérite que l’on s’y arrête un moment. Certes, écrire un livre, une pièce de théâtre ou un scénario sont des projets de longue haleine et exigent des efforts que l’on associe inévitablement à un travail. Même pour les amateurs. Mais notre quotidien surchargé nous fait également oublier que le plaisir est une valeur essentielle en écriture, de même que la notion détente.
Autant que lire au coin du feu, jouer à un jeu de société ou sortir marcher en forêt, écrire peut (re)devenir synonyme d’évasion et de passion. Si notre routine engloutit cela, que notre repos le révèle à nouveau.
L’idéal est bien sûr de combiner les deux approches : tirer parti de quelques jours sans écriture avant de s’y atteler d’autant plus intensément que les zoom meetings ont disparu de nos agendas.
Et, une fois la reprise venue, tenter d’exploiter les synergies des sphères de nos vies, déceler leurs concordances, plutôt que de subir leurs antagonismes.
Je suis moi-même partagée entre un travail à temps plein dans le privé, l’écriture de mon premier roman et le développement de Je suis auteur. Je suis convaincue qu’il est possible de mener les trois de front, sans que l’intensité soit la même pour tous durant l’année.
Pour ceux qui ne l’auraient pas encore lu, voici l’un des derniers articles du blog sur la réécriture, la botte secrète de tout auteur, ce qui lui fera modeler son empreinte littéraire.
Et pour ceux qui ne seraient pas encore abonné — ou ceux à qui vous souhaitez transférer cette newsletter :