3e idée reçue : qui domine la chaîne du livre ?
newsletter Je suis auteur - les idées reçues sur l'édition et les livres
Qui règne sur la chaîne du livre ? Quels acteurs s’imposent ?
Les maisons d’édition, les auteurs ? Eh non, en tout cas pas forcément les premières et certainement pas les seconds…
Allez, pour la 3e idée reçue de cette série dédiée aux livres et au secteur de l’édition, tentons d’examiner quels acteurs détiennent une réelle posture dominante aujourd’hui.
Bonne lecture et, comme d’habitude, si vous souhaitez échanger n’hésitez pas !
Raphaëlle Béguinel
Idée reçue n°3 : les maisons d’édition & les auteurs dominent la chaîne du livre
Ces acteurs sont probablement les plus visibles, en particulier du grand public.
La raison ? Simplement que ce sont les noms de l’auteur et de l’éditeur qui figurent sur la couverture des livres achetés ou empruntés et que ces informations “suffisent” pour la plupart d’entre nous.
Et si nous allions chercher un peu plus loin ?
Dans la première newsletter de cette série — spoiler — nous avons vu que les auteurs étaient en grande majorité mal rémunérés dans cette fameuse chaîne du livre. Ils sont les créateurs, à l’origine de tout le processus, mais ne sont pas en mesure dans la plupart des cas d’imposer leurs conditions.
Les maisons d’édition alors ? Oui et non. Oui pour quelques-unes — les “parisiennes” comme Gallimard, Grasset ou encore Flammarion — d’autant qu’elles font le plus souvent partie de grands groupes qui détiennent bien d’autres activités dont les parties diffusion, distribution et adaptation audiovisuelle des oeuvres…
Et c’est bien l’adaptation audiovisuelle de certains livres qui permet de dégager le plus de rentabilité et le coeur du chiffre d’affaires !
Non car la majeure partie des maisons d’édition en France sont d’envergure modeste et subissent plus qu’autre chose l’oligarchie établie depuis des années par les grands éditeurs.
Les libraires ? Encore moins, ils sont, comme les auteurs, en bout de chaîne et ne dégagent généralement pas de marges importantes à moins d’être un mastodonte comme la Fnac ou Amazon. Et parle-t-on encore de librairies les concernant ?
Vous avez peut-être deviné, ce sont bien les distributeurs et les marketplaces — comme Amazon, la Fnac ou encore Cultura — qui dominent aujourd’hui la chaîne du livre.
Voici quelques-unes des principales raisons :
leur rôle d’intermédiaire leur permet de dégager une rentabilité importante (2 euros en moyenne par prix du livre) par rapport à la valeur qu’ils fournissent
la diffusion et la distribution des ouvrages sont aujourd’hui les clés de réussite d’un livre — donc de succès pour l’auteur et l’éditeur — car c’est ce qui permet de vendre le plus grand nombre d’exemplaires. En rendant un livre disponible dans le plus de points de vente possibles et en le faisant savoir…
leurs moyens financiers et leurs réseaux. On pourrait comparer le fonctionnement de la chaîne du livre à d’autres industries notamment dans l’agro-alimentaire. Dans ce cas, les auteurs tiennent le rôle d’agriculteurs et les diffuseurs, distributeurs et marketplaces sont l’équivalent des géants de supermarchés comme Carrefour ou Leclerc.
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