Idée reçue dans l'édition #4: le livre est un objet cher
newsletter Je suis auteur avril n°2 - pour auteurs et lecteurs
4e idée reçue de la série de 5 que je vous partage sur le monde de l’édition et la chaîne du livre !
Celle d’aujourd’hui ? Les livres seraient des objets chers pour de nombreuses personnes.
Faux ? Absolument ! A découvrir dans la suite de cet article…
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Raphaëlle Béguinel,
autrice et fondatrice de jesuisauteur.com
De l’exigence du “pas cher” à l’objet parfait
“20 euros pour un livre ? Trop cher ! Ou alors, il faut que ce soit le dernier Goncourt, au minimum !”
Combien de fois n’avons-nous pas entendu ou prononcé ces mots ? De multiples variantes existent en termes de formulation mais le coeur du propos reste le même : à première vue, si un livre dépasse les 10-15 euros, il peut facilement être considéré comme “cher”.
Alors on hésite, voire on le repose sur l’étagère. Une édition poche d’un roman publié il y a quelques années suffira bien.
Un livre, trop cher ? Mais à quoi fait référence le “trop” ? Par rapport à quel référentiel ?
Certes, payer 18 euros pour du papier et de l’encre, serait objectivement trop cher. Mais, lecteurs comme auteurs, nous savons qu’un livre est bien plus que sa forme matérielle.
Au-delà des arguments évidents — une ouverture sur le monde, sur l’imaginaire, sur le conceptuel ; l’apprentissage et le divertissement sous toutes leurs formes — un livre doit devrait être considéré comme un objet “bon marché”.
Bon marché ? Eh oui.
Compte-tenu des heures, des mois, souvent des années de travail consacrées à l’élaboration, l’écriture et la correction d’un livre, payer quelques euros pour le résultat final n’est pas cher payé.
C’est la juste rétribution d’un travail, que l’on espère de qualité, pour aboutir à la forme la plus juste pour le traitement d’un sujet, d’une histoire, d’un parcours de vie que tout un chacun peut alors découvrir. Où qu’il soit, à n’importe quel moment, et sans écran…
Comme me l’a un jour formulé mon éditrice Caroline Nicolas, “le livre est un objet parfait”.
Il existe depuis des siècles dans sa forme la plus aboutie et c’est un format qui, avec toutes ses variantes possibles, demeure pérenne, utilisé, apprécié.
C’est une image que je trouve d’une grande poésie, lecteurs et auteurs étant alors héritiers et successeurs d’une élaboration millénaire. Sympa, non ? :)
Publier, c’est ne pas faire fortune
J’ai eu envie de vous partager le post linkedin détaillé et parlant d’Alexandre Courbin, fondateur de la newsletter “Un rêve Un seul”.
J’aimerais appuyer sur son message de persévérance teinté de réalisme. Certes, le processus est IN-TER-MI-NA-BLE, ingrat, pratiquement pas payé à considérer le taux horaire, mais cela vaut le coup.
Cela confirme bien le fait que la grande majorité des auteurs et des petits éditeurs sont conduits par leur passion et certainement pas par un désir de fortune.
Néanmoins, ce que l’on pourrait prendre pour de l’abnégation ne doit pas en être une. Tous les acteurs de la chaîne du livre, et en premier lieu les auteurs, doivent être mieux rémunérés pour justement soutenir leur travail de longue haleine.
Et cela ne signifie pas forcément élever encore le prix des livres mais plutôt ajuster la répartition de la rémunération, en rééquilibrant par rapport aux distributeurs et diffuseurs qui ponctionnent une si grande partie…
Rendez-vous d’ici quelques jours pour la dernière idée reçue de cette série !
Et voilà, je lis ton dernier post et je me rends compte que tu partages mes dernières bêtises de Linkedin 😆 Plus sérieusement, j'aime beaucoup ton analyse sur la "valeur" d'un livre. Et en même temps, je n'ai pas pu m'empêcher de penser au monde des films, pour lesquels on s'est habitués au téléchargement et au choix pléthorique proposé par la TV / le téléchargement / Netflix / etc. Même là, difficile de sortir de la logique de consommation pure et dure !